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Le Perche, terre d'émigration
vers le Québec au XVIIe siècle
Le Perche, terre d'émigration vers le Québec au XVIIe siècle

les Maheu, pionniers originaires du Perche

     


par Jean-François Loiseau
publié le 28 octobre 2017, mis à jour le 27 juillet 2023

Plusieurs individus portant le nom de Maheu (Maheust, Maheux), originaires du Perche, sont partis vers le Canada au XVIIe siècle. Il n'est pas établi qu'ils appartiennent tous à la même famille même s'il y a de fortes probabilités que ce soit le cas.

Zacharie Maheu (1602 Mortagne-au-Perche - ? Canada)

Le premier d’entre eux est Zacharie Maheu. Fils de Michel Maheu et Esprit Pallu, il est baptisé le 3 novembre 1602 en l'église Notre-Dame de Mortagne-au-Perche. Ses parrains sont l'honorable homme Zacharie Cathinal, sieur de Bonart, receveur des tailles du Perche, et Nicolas de Gymardes. Sa marraine est Françoise Mauduit, veuve de Jacques du Pastiz, sieur de la Lorrinière. A l'occasion d'une transaction passée au Canada avec Etienne Blanchon, le 6 décembre 1673, Zacharie Maheu se dit originaire « de la paroisse de Bubertrey, près Mortagne au Perche » .

Zacharie épouse Marguerite Bartelot le 30 juin 1624 à Mortagne. Le couple n’a qu’une fille, Marguerite, baptisée le 17 mars 1625 à Mortagne. Zacharie épouse en secondes noces en 1628 Léonarde Fouquet, fille d’Antoine et de Catherine Neveu. Le 3 mai 1628 a lieu la publication d’un ban de mariage à Mortagne. Ils ont trois enfants, Antoine et Jacqueline baptisés à Mortagne respectivement le 11 mars 1629 et le 5 octobre 1630 et René baptisé le 2 juillet 1632 à Saint-Langis-les-Mortagne. Seul René émigrera avec son père au Canada.

Le couple demeure successivement à Mortagne-au-Perche (1638-1639), Réveillon au lieu-dit Bignon (1639) et Tourouvre (1647).

Zacharie émigre au Canada avec son fils René vers 1653. On trouve mention de son nom en Nouvelle-France pour la première fois le 20 juin 1654 sur l'acte de concession d'une pièce de terre par Robert Giffard. Il laisse son épouse en France ;il ne la reverra pas. Elle décède le 19 mai 1667 à Réveillon.

Alors que son épouse est toujours vivante, il contracte mariage au Canada le 19 avril 1665 devant le notaire Pierre Duquet avec Françoise Charron. Peu de temps après, le contrat est annulé.

René Maheu (1632 Saint-Langis-les-Mortagne - ~ 1658 Canada)

René Maheu, fils de Zacharie Maheu et Léonarde Fouquet, est baptisé le 2 juillet 1632 à Saint-Langis-les-Mortagne. Dans son contrat de mariage, il est dit originaire « de la paroisse de Réveillon, pays du Perche » et dans l'acte de mariage de « Mortagne au Perche » .

Il émigre au Canada avec son père Zacharie vers 1653. Il épouse le 30 juillet 1657 à Québec Jeanne Garnier née vers 1633 à Saint-Denis-d'Oléron (Charente-Maritime). Le couple a un enfant. René décède à l'âge de 26 ans, entre le 10 octobre 1658 et le 20 avril 1659 au Québec.

Jacques Maheu (~ 1601 Bubertré - 1663 Québec)

Jacques Maheu, fils de Nicolas et Louis Clichon, est originaire de la paroisse Saint-Michel de Bubertré[1] située à une dizaine de kilomètres de Mortagne-au-Perche. Il y serait né vers 1601. D’après le chercheur Michel Langlois, auteur du Dictionnaire biographique des ancêtres québécois, Jacques Maheu serait le cousin germain de Michel Maheu, le père de l'émigrant Zacharie.

Eglise Saint-Michel de Bubertré (Orne) Eglise Saint-Michel de Bubertré (Orne)

Jacques Maheu émigre au Canada bien avant son cousin vers 1637. On trouve mention de son nom en Nouvelle-France pour la première fois le 1er octobre 1637 dans un jugement (source : Marcel Trudel, Catalogue des immigrants).

Il épouse le 26 septembre 1639 à Québec la picarde Anne Convent, veuve de Philippe Amiot dont elle a eu trois enfants, tous vivants lors de son deuxième mariage. Le couple aura deux enfants.

Jacques Maheu fait un voyage en France en 1647-1648 puis 1650-1651. Il reçoit le scapulaire du Mont-Carmel le 24 février 1655.

Jacques exercera divers métiers: défricheur (1640), habitant (1643, 1649-1650, 1652, 1655, 1660-1663), bourgeois (1656), marguillier (1656-1659), membre de la Société de traite de Tadoussac (1657).

Il passe son testament le 6 mars 1663. Il décède quelques mois plus tard, le 22 juillet 1663 à Québec où il sera inhumé le même jour.

Pierre Maheu, sieur des Hazards (1630 Mortagne-au-Perche - 1717 Beauport)
Arbre de parenté de Pierre Maheust avec Céline Dion Arbre de parenté de Pierre Maheust avec Madonna Arbre de parenté de Pierre Maheust avec Marc Ouellet Arbre de parenté de Pierre Maheust avec Diane Dufresne Arbre de parenté de Pierre Maheust avec Jack Kerouac Arbre de parenté de Pierre Maheust avec Michel Marc Bouchard Arbre de parenté de Pierre Maheust avec Jean Paul Lemieux Arbre de parenté de Pierre Maheust avec Isabelle Boulay Arbre de parenté de Pierre Maheust avec Marie-Nicole Lemieux Arbre de parenté de Pierre Maheust avec Stéphane Dion Arbre de parenté de Pierre Maheust avec André Gagnon Arbre de parenté de Pierre Maheust avec Hélène Mercier

Pierre Maheust, fils de Jean Maheust et de Michelle Chauvin, est baptisé en l'église Saint-Jean de Mortagne le 23 décembre 1630.

Il passa au moins trois années de sa vie à Feings, avant de partir pour la Nouvelle-France.

Plaque en l'honneur de Pierre Maheu

Le 22 mai 1651, il s'engage devant Maître Choiseau, notaire à Tourouvre, à aller servir Jean Juchereau de More durant cinq ans au Canada moyennant 45 livres tournois par an. Il reçoit une paire de souliers. Jean Juchereau le fera passer et repasser et le nourrira pendant les cinq années. Il exerça la profession de tisserand. Il épousera Jeanne Drouin, fille du colon percheron Robert Drouin, le 10 septembre 1659 à Québec. Il meurt le 2 mai 1717 à Beauport.

note
 [1] Depuis le 1er janvier 2016, Bubertré est rattaché à la commune nouvelle Tourouvre-au-Perche qui regroupe 10 communes déléguées (Autheuil, Bivilliers, Bresolettes, Bubertré, Champs, La Poterie-au-Perche, Lignerolles, Prépotin, Randonnai et Tourouvre).
sources
  • Hubert-Rouleau, J. (dir.) (1991, juillet). Au Perche des Canadiens Français. Pays d'accueil Perche.
  • (2005). Famille Maheu. Programme de Recherche sur l'Émigration des Français en Nouvelle-France (PREFEN). Université de Caen Basse-Normandie, Centre de recherche d’histoire quantitative. (imprimable)
  • 328 émigrants percherons

    partis en Nouvelle-France aux XVIIe et XVIIIe siècles.
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